Le colombier de l'abbaye de Floreffe

Du haut de son promontoire rocheux, l'abbaye de Floreffe domine le village du même nom. Au pied de celle-ci, il est un édifice tout aussi exceptionnel qui interpelle le regard du passant : le colombier de l'abbaye de Floreffe.

La différence entre colombier et pigeonnier :

Le contenu est le même, ils abritent tous deux des pigeons. Ce qui les différencie c'est que le pigeonnier est plus souvent accolé à un autre bâtiment tandis que le colombier est souvent un bâtiment isolé, en forme de tour. Tous deux apportent à leur propriétaire un prestige indéniable, un signe extérieur de richesse, de distinction et de privilège.
Non indéniable aussi, l'élevage de pigeons offrait un intérêt culinaire (pour sa viande très appréciée) sans oublier l'engrais qu'on pouvait en récupérer (la colombine).

Les oeufs de pigeons étaient aussi recueillis dans les nids, appelés boulins.

trous de boulin du colombier de l'abbaye de Floreffe
En effet, les quatre murs de l'intérieur de la tour étaient intelligemments aménagés : chaque pigeon avait son boulin, construit de bas en haut, en quinconce pour ne pas gêner celui qui est en bas. On y récoltait à l'aide d'une échelle les oeufs.

boulins du colombier de l'abbaye de Floreffe vus de l'extérieur

boulins du colombier de l'abbaye de Floreffe vus de l'intérieur

rénovation des boulins du colombier de l'abbaye de Floreffe vus de l'extérieur

rénovation des boulins du colombier de l'abbaye de Floreffe vus de l'intérieur
lucarne au colombier de l'abbaye de Floreffe
lucarne au colombier de l'abbaye de Floreffe
lucarne au colombier de l'abbaye de Floreffe
la lucarne assure l'éclairage et la ventilation de la volière.
Manipulés d'en bas ou doit pouvoir fermer les volets
Planche d'envol sur les 4 façades du colombier de l'abbaye de Floreffe
Planche d'envol sur les 4 façades du colombier de l'abbaye de Floreffe
Planche d'envol permettant aux pigeons de s'envoler ou de scruter.
permet d'accéder à la volière sans que les prédateur ne passent ( rats, corneilles et autres rapaces )
Depuis quand le colombier de l'abbaye de Floreffe existe-t-il ?

Le colombier semble avoir été construit à la moitié du 17ème siècle sous l'abbatiat de Charles de Séveri (1641-1662).
En effet, le type de construction, la manière d'utiliser les briques, la toiture baroque en forme de cloche et la flèche est parente à celle des tours de la cour de l'abbaye hors celles-ci ont été construite sous son abbatiat, en témoigne son blason incrusté sur le mur d'enceinte entre les deux tours.
Plus proche de nous, Le grand atlas des cartes Ferraris, annèe 1777, nous montre bien en couleur que le colombier existe et se trouve au milieu de l'étang de l'abbaye de Floreffe.
L'atlas des sentiers et chemins vicinaux, daté de 1841, nous renseigne toujours sa présence au milieu de étang.
Dans l'atlas des cours d'eau non navigable, daté de 1884, il y est toujours signalé au milieu de l'étang. A l'heure actuelle donc, on peut dater la présence du colombier à la moitié du XVII siècle.

Le colombier de l'abbaye de Floreffe repose sur terre maintenant, que s'est-il passé ?

Jadis il apparaissait au milieu d'un étang, appelé aussi grand réservoir car il alimentait en eau le moulin brasserie et par la suite, la centrale électrique de l'abbaye et du séminaire, il a donc subit effectivement des transformations.
Il a été habilité à d'autres fonctions que celle de colombier : une partie de l'étang a été supprimée au profit d'un potager.
La tour s'est aménagée en habitation pour le jardinier du séminaire de Floreffe et au fil des années, entre 1884 et 1938, trois petites annexes l'ont jouxtés.
A l'heure actuelle, je ne sais pas quand on a construit la première annexe, les deux autres l'ont été en 1938 par René André pour le jardinier Monsieur Moreau.